L’ancien défenseur mythique de l’Inter Milan et champion du monde 2006, Marco Materazzi, a récemment évoqué avec humour sa relation avec son ancien coéquipier Zlatan Ibrahimovic. Les deux hommes, connus pour leurs caractères forts et leur tempérament de gagnants, ont partagé le vestiaire nerazzurro entre 2006 et 2009, une période durant laquelle l’Inter dominait le football italien. Materazzi, interrogé sur son rapport avec l’attaquant suédois, a répondu avec son franc-parler légendaire. Rappelant une vieille déclaration d’Ibrahimovic, il a tenu à souligner la différence la plus marquante entre eux : un trophée mondial que Zlatan n’a jamais remporté.
« Zlatan Ibrahimovic a dit un jour : “Quand je jouais à la Juventus, on a affronté l’Inter. Marco Materazzi m’a attaqué comme un tueur, c’était un joueur coriace, mais c’est normal.” » Interrogé sur cette remarque et sur la façon dont il se définit comme joueur, Materazzi a répondu avec le sourire : « Je pense que Zlatan est aussi un vrai guerrier, un excellent buteur, un bon joueur, un champion. Mais il n’est pas champion du monde, et moi, je le suis. C’est simple. » Une phrase devenue virale sur les réseaux sociaux, qui illustre à la perfection le mélange d’humour, d’orgueil et de lucidité qui caractérise l’ancien défenseur italien.
La relation entre Materazzi et Ibrahimovic n’a jamais été banale. Tous deux dotés d’un ego immense, d’une mentalité de compétiteurs et d’un caractère explosif, ils ont souvent eu des confrontations musclées à l’entraînement, mais aussi des moments de complicité sincère. À l’Inter, entre 2006 et 2009, le Suédois était la star offensive tandis que Materazzi symbolisait la grinta italienne, la rage défensive et l’amour du maillot. Ce contraste faisait d’eux des leaders à leur manière — Zlatan par le talent, Marco par la combativité.
Leur relation, bien qu’empreinte de rivalité, était marquée par un respect profond. Ibrahimovic a souvent reconnu que Materazzi était « un fou magnifique », un joueur qui ne reculait jamais devant l’adversité et qui incarnait l’esprit de l’Inter. De son côté, Materazzi a toujours vu en Zlatan un professionnel exemplaire et un compétiteur hors pair, mais il ne s’est jamais privé d’ajouter sa touche d’ironie lorsqu’il s’agissait de le taquiner. « Zlatan est un champion, personne ne peut le nier. Mais je fais partie de ceux qui ont gagné la Coupe du monde avec l’Italie. Et ça, même lui ne peut pas le dire », plaisantait souvent Materazzi dans les vestiaires.
Ce genre de petite pique, typique de l’humour du défenseur, témoigne de la fierté tranquille des joueurs italiens sacrés en 2006, qui ont inscrit leur nom dans l’histoire du football mondial.Marco Materazzi, c’est avant tout une carrière forgée dans la sueur et la détermination. Né à Lecce, il a gravi les échelons du football italien avec une ténacité hors du commun. À l’Inter, il est devenu une icône, incarnant la solidité défensive et la loyauté d’un club qui, à l’époque, cherchait à reconquérir son prestige après les années noires du Calciopoli.
Surnommé « Matrix », il n’a jamais été le plus rapide ni le plus technique, mais son sens du placement, sa lecture du jeu et son tempérament de feu faisaient de lui un cauchemar pour les attaquants adverses. Et malgré les polémiques — notamment son fameux duel verbal avec Zinedine Zidane en finale du Mondial 2006 — Materazzi est resté une figure respectée, un symbole du football à l’italienne : dur, intelligent et passionné. « Je n’étais pas le plus doué, mais j’étais celui qui ne lâchait jamais. Le football, c’est avant tout une question de cœur », a-t-il souvent répété dans ses interviews.
Si leurs caractères semblent opposés, Materazzi et Ibrahimovic partagent une philosophie commune : la haine de la défaite. Tous deux ont bâti leur carrière sur la recherche constante de la performance et sur un mental d’acier. Leur passage commun à l’Inter a été une période faste : sous Roberto Mancini puis José Mourinho, le club milanais a enchaîné les titres nationaux. Ibrahimovic brillait par ses buts et ses gestes spectaculaires, tandis que Materazzi incarnait la solidité défensive, l’âme d’une équipe prête à mourir sur le terrain pour gagner.
Quand Zlatan est parti pour le FC Barcelone en 2009, les chemins des deux hommes se sont séparés, mais leur respect est resté intact. En 2010, lors du retour d’Ibrahimovic en Serie A sous les couleurs du Milan AC, leurs retrouvailles ont fait des étincelles. Le Suédois a même raconté plus tard avoir « réglé ses comptes » avec Materazzi sur le terrain, preuve que leur rivalité transcendait le simple cadre du sport. Pourtant, malgré ces tensions, ils se rejoignent sur un point essentiel : la passion du jeu. Deux leaders, deux égos, deux tempéraments volcaniques — mais une même admiration mutuelle, forgée par la compétition.
